Coronavirus: les hôpitaux d’Île-de-France au bord de l’asphyxie
La France a largement dépassé la barre des 1 000 morts du coronavirus. 1 100 décès ont été recensés à ce jour dans les hôpitaux. La région Île-de-France, c’est-à-dire Paris et ses départements alentours, est de loin la plus touchée, avec ses plus de 6 000 cas enregistrés. Il faut dire que c’est la région plus peuplée et que Paris est la ville la plus densément peuplée du pays. Résultat, le système hospitalier francilien est engorgé.
C’est un cri d’alarme qu’a lancé le patron de l’AP-HP, l’établissement public qui gère 39 hôpitaux en Île-de-France ce 25 mars 2020. La région compte plus de 1 000 patients graves hospitalisés.
Martin Hirsch était l’invité de la chaîne BFM TV ce mercredi matin : « C’est plus qu’un appel à l’aide. Il y a quelque temps, je pouvais dire : je vois ce qui va se passer dans un délai d’une semaine. Là, les trois jours qui viennent, ça devrait aller. Je ne veux pas me retrouver ce week-end avec toutes celles et tous ceux qui font des efforts surhumains à leur dire : les moyens de vous soutenir n’ont pas été suffisants ».
Le directeur général de l’AP-HP a besoin de garanties ; sur le nombre de respirateurs, la réquisition des soignants, leur gratification, mais aussi le stock de médicaments. Chaque jour, de nouveaux lits sont ouverts et aussitôt remplis.
Du jamais vu. L’Agence régionale de santé, réoriente les autres patients vers d’autres hôpitaux publics mais aussi des cliniques privées.
Le casse-tête, c’est bien sûr la gestion du personnel épuisé, mais aussi des malades. À l’AP-HP, plus de 600 soignants, dont 40% de médecins, sont atteints par le virus. La direction précise que la majorité de ces personnes ont été infectées en dehors de l’hôpital.
Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a donc annoncé mercredi matin le déblocage de 18 millions d’euros pour que les 9 000 élèves infirmiers d’Île-de-France puissent travailler.