Ce match de Ligue des champions accusé d’avoir accéléré la propagation du virus en Italie
Disputé le 19 février dernier à
Milan, ce match aurait contribué à un essor violent de la diffusion du
covid-19 dans toute l’Italie.FOOTBALL – Et
si c’était « le match zéro »? Le 19 février dernier, le club italien de
football de l’Atalanta Bergame écrivait l’une des plus belles pages de
son histoire en écrasant le Valence CF en huitième de finale aller de la
Ligue des Champions (4-1).
Or
un mois plus tard, l’Italie ne cesse de compter ses morts et ses
malades (5.476 et 59.138 à l’heure où sont écrites ces lignes), et
Bergame est devenue l’une des zones les plus sinistrées par l’épidémie
de coronavirus qui terrifie la planète. Or à en croire la presse
italienne, la rencontre du 19 février (deux jours avant l’annonce de
l’existence d’un « patient 1 » à Codogno) pourrait bien avoir été un
vecteur majeur de la propagation du virus à toute la Botte.
Pour
rappel, ce match s’est disputé à Milan, au stade San Siro, parce que
l’Atleti Azzurri de Bergame est en cours de rénovation. Une enceinte de
80.000 places donc, où se sont rendus des dizaines de milliers de
supporters bergamasques, à une soixantaine de kilomètres de chez eux.
45.000 fans repartis chez eux potentiellement contaminés
Pour
l’occasion, une petite trentaine de bus avaient été affrétés pour
convoyer environ 1.500 ultras de l’Atalanta, et dans les rues de Milan,
les supporters nerazzurri ont fêté cette grande occasion, pris les
transports, bu des verre et mangé en ville. Autant de comportement
désormais interdits par le confinement.
Surtout,
au terme de la rencontre, que ce soit dans ces bus, des trains ou dans
des voitures privées, les milliers de fans qui venaient d’assister au
match sont repartis vers leurs villages, après avoir passé au moins 90
minutes à quelques centimètres les uns des autres, s’être embrassés
après la victoire, avoir hurlé et chanté toute la partie durant, avoir
échangé des fanions avec les supporters espagnols, pris des photos en
famille ou entre amis.
À
tel point qu’aujourd’hui, alors que l’armée est mobilisée pour évacuer
les cercueils trop nombreux à Bergame, le pneumologue Fabiano Di Marco
qualifie la rencontre de véritable « bombe biologique » dans les colonnes
du Corriere della Sera.
Un timing qui concorde avec la situation en Italie
Samedi
21 mars, au cours d’un point presse sur la situation de l’épidémie en
Italie, Silvio Brusaferro, le président de l’Istituto Superiore de
Sanità a déclaré: « Ce match est une des hypothèses envisageables (pour
expliquer l’épidémie en Italie, ndlr), même s’il est actuellement
difficile de les analyser », comme le rapporte le journal L’Équipe.
« Ce
match a été le point culminant de l’euphorie collective dans une saison
de football unique pour ce club. Un mois s’est écoulé depuis ce match,
le timing est donc pertinent », corrobore Francesco Le Foche, un médecin
romain, toujours auprès du quotidien italien du soir.
Comme
le rappellent plusieurs médias italiens, c’est effectivement dans les
tous premiers jours du mois de mars que les premiers cas de covid-19 ont
été annoncés au sein des supporters ultras de l’Atalanta. Soit
exactement au terme des quatorze jours du délai d’incubation du virus.