Les autorités clarifient la liste des personnes à risque face au coronavirus
Dans cette liste, entre autres, on compte les personnes
souffrant d’une maladie cardiovasculaire, respiratoire ou
d’hypertension, les diabètiques, les personnes ayant un cancer, mais
aussi les personnes obèses.
«Restez chez
vous.» Pour lutter contre le virus du Covid-19, cette mesure s’applique à
tout le monde, et particulièrement à ceux qui risquent de développer
une forme grave de la maladie. Le Haut Conseil de la santé publique a
dressé une liste des populations les plus vulnérables. En premier lieu,
les personnes âgées. Le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef du service de
maladies infectieuses de l’hôpital Bichat, indiquait mardi que «plus de
la moitié des personnes en réanimation ont plus de 60 ans».
Souffrir
d’une pathologie chronique augmente également le risque: insuffisance
rénale, cardiaque, hypertension artérielle ou autres antécédents
cardiovasculaires… Les diabétiques sont aussi plus vulnérables face au
nouveau coronavirus (le risque s’accroît surtout pour un diabète
déséquilibré ou compliqué), de même que les personnes souffrant d’un
déficit immunitaire (celles porteuses du VIH par exemple). Enfin, les
personnes atteintes d’un cancer, affaiblies à la fois par la maladie et
la chimiothérapie.
Selon un rapport de l’OMS
publié le mois dernier sur la situation en Chine, «alors que les
patients qui ont déclaré ne pas avoir de comorbidité avaient un taux de
mortalité de 1,4 %, les patients souffrants de comorbidité avaient des
taux beaucoup plus élevés: 13,2 % pour les maladies cardiovasculaires,
9,2 % pour le diabète, 8,4 % pour l’hypertension, 8,0 % pour les
maladies respiratoires chroniques et 7,6 % pour le cancer».
Cas moins connus: les personnes obèses
Cas
moins connus: les personnes obèses (avec indice de masse corporelle
> 40 kg/m²) sont aussi vulnérables, selon le Haut Conseil de la santé
publique, qui se base sur une comparaison avec la grippe A (H1N1). Un
risque – encore à mesurer – qu’évoquait le Pr Yazdanpanah mardi, en
expliquant que plusieurs jeunes en surpoids ou obèses se trouvaient en
réanimation en France.
Quid des personnes
asthmatiques? Cette maladie inflammatoire et chronique des bronches
touche plus de 4 millions de personnes en France. Le Haut Conseil place
dans sa liste les personnes ayant une pathologique respiratoire
chronique… Ce qui ne concerne que «les asthmes chroniques sévères»,
précise la direction générale de la Santé.
«A
priori, l’asthme des jeunes n’est pas un facteur de risque. Seul un
asthme non contrôlé ou un asthme qui s’est transformé en
broncho-pneumopathie obstructive, surtout chez des personnes âgées, est
un facteur de risque», explique Blaise Genton, médecin chef à Unisanté,
centre universitaire de médecine générale et santé publique, à Lausanne.
Dans un communiqué, la Fédération française d’allergologie souligne que
«l’asthme n’est pas un facteur de risque de développer des formes plus
sévères (…) s’il est bien contrôlé, notamment par les corticoïdes
inhalés». La fédération insiste: il faut continuer à prendre ce
traitement s’il est prescrit. Cette mise au point intervient après les
alertes du ministère de la Santé sur la prise de médicaments comme
l’ibuprofène ou certains corticoïdes, qui ont pu créer la confusion. La
fédération appelle également à «bien évaluer la nature des symptômes
ressentis» car les mois à venir sont propices aux rhinites,
conjonctivites et asthmes chez les patients allergiques, en raison du
pollen.
Autre question qui revient souvent: le
cas des femmes enceintes. Le Haut Conseil de la santé publique admet
manquer de données. Par précaution, il recommande d’appliquer les
mesures «barrières», surtout lors des derniers mois de grossesse. Car
«comme toute infection au dernier trimestre, certains symptômes –
notamment la fièvre ou la toux – peuvent augmenter des risques
d’accouchement prématuré», explique le Pr Philippe Deruelle, chef de
service de la maternité des hôpitaux universitaires de Strasbourg.
Une
étude retraçant le parcours de neuf femmes enceintes, hospitalisées fin
janvier à Wuhan avec un Covid-19, ne décrit toutefois aucune forme
sévère de la maladie, et aucun décès chez les mères et leurs enfants.
«Contrairement à la grippe et à d’autres infections respiratoires, qui
sont responsables de formes plus sévères chez les femmes enceintes, le
coronavirus donne lieu à des signes cliniques identiques à ceux
rapportés par des patientes adultes non enceintes», souligne le Pr
Deruelle. Autre point rassurant de l’étude chinoise publiée dans la
revue The Lancet, il n’y a aucune preuve de transmission intra-utérine
du virus chez