La mission de la Cédéao en Guinée reportée sine die à cause du coronavirus
La mission de haut niveau de la Communauté des États d’Afrique de l’ouest qui devait se rendre à Conakry ce mardi 17 mars pour une médiation avec le président Alpha Condé a été reportée sine die en raison de l’épidémie. Il n’y a pourtant qu’un seul cas déclaré, remarquent certains.
Quatre
chefs d’États devaient faire le déplacement : le Nigérian Muhammadu
Buhari, l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Nigérien Mouhamadou Issoufou et
Nana Akufo Addo, le président du Ghana.
Leur
but : évoquer les conditions des élections de dimanche, deux scrutins
contestés par l’opposition et la société civile. À travers cette
mission, la Cédéao voulait une nouvelle fois insister sur deux points :
assainir le fichier électoral et inclure l’opposition politique au
double scrutin de dimanche. Avec en arrière-pensée, une ligne rouge à ne
pas franchir : briguer un éventuel troisième mandat.
Mais
l’expansion de l’épidémie du coronavirus a refroidi les ardeurs des
présidents ghanéens et ivoiriens, qui ont tous deux décidé de renoncer, à
la dernière minute, à ce projet. « C’est une question de cohérence avec
les mesures strictes annoncées en interne pour fermer nos frontières et
nos écoles », indique un officiel à Abidjan.
À
ce stade, un seul cas a été déclaré en Guinée. « C’est un problème
mineur », s’étonne un responsable du gouvernement guinéen, pris de court
par cette décision.
Le dialogue devrait tout
de même se poursuivre, à travers la voix du président de la Commission,
Jean-Claude Kassi Brou, présent à Conakry depuis hier. « Mais le message
n’aura pas la même résonance qu’avec des chefs d’État », se désole un
diplomate, qui craint de voir la Cédéao intervenir en urgence pour gérer
une éventuelle crise politique, si les élections tournent mal.
Il
y a quelques semaines, le retrait des observateurs de la Cédéao avait
poussé le président Alpha Condé à reporter les élections.