Suspension des championnats : la sérénité de mise dans les médias sportifs
Des
patrons des journaux sportifs et des journalistes des sports espèrent
toujours trouver de la ‘’matière’’ pour l’information de leur public,
malgré la suspension des évènements sportifs au Sénégal et dans des pays
où évoluent des footballeurs sénégalais.
‘’Nous n’avons jamais envisagé d’arrêter de sortir notre journal parce
que la matière est bien présente, et nos compatriotes auront toujours
besoin d’informations sportives’’, assure Mamadou Ibra Kane, le patron
du groupe Africome et éditeur des quotidiens Stades et Sunu Lamb.
‘’Nous sommes vraiment zen parce que les Sénégalais ont besoin de
savoir comment font leurs internationaux face à cette situation et ont
aussi envie de savoir quelles conséquences économiques, sociales et
juridiques aura la suspension des rencontres sportives’’, ajoute
M. Kane.
Le patron du groupe Africome est certain que la suspension des
évènements sportifs est une source d’informations dans la mesure où il
va falloir savoir à quelles occupations vaquent les sportifs.
Mais la suspension des combats de lutte ne laisse pas indifférent le
patron de Sunu Lamb, un journal consacré uniquement à ce sport.
‘’Avant même la décision des autorités concernant l’arrêt des
manifestations sportives, la lutte vivait déjà une situation compliquée.
Mais on verra, les prochains jours, quelle attitude avoir, concernant
notre journal sportif’’, dit-il.
Hubert Mbengue, le directeur de publication du quotidien sportif
Record, estime que la suspension des compétitions aura des conséquences
sur les médias spécialisés ne publiant que des informations sportives.
‘’Aujourd’hui, la pandémie de coronavirus dicte sa loi aux
manifestations sportives. Tout est effectivement à l’arrêt’’, fait-il
remarquer, espérant que les médias exclusivement sportifs devront
patienter pour mieux savoir ce qu’il en sera de leur audience et leur
chiffre d’affaires.
‘’Comment les clubs vont-ils vivre cette trêve forcée ?’’ se demande
Mbengue, assurant que la rédaction qu’il dirige prendra ‘’des
initiatives’’ en réponse à la suspension des événements sportifs et
‘’aura des ressources pour satisfaire au mieux les besoins de lecture et
d’informations des lecteurs’’.
A L’Observateur, un journal d’informations générales, le chef du desk
des sports, Idrissa Sané, est très confiant. Il y aura toujours de la
‘’matière’’, dit-il.
‘’Je suis convaincu qu’on aura toujours la possibilité de remplir nos pages sportives, et de correcte manière’’, soutient Sané.
L’espoir est également de mise chez les journalistes et les responsables des télévisions et radios sénégalaises et des radios.
Cheikh Tidiane Gomis de la radio privée Walf FM, qui dirige ‘’Tour des
stades’’, l’une des émissions sportives les plus suivies au Sénégal,
estime que les médias doivent s’adapter à l’interdiction des
rassemblements et à l’organisation des manifestations sportives.
‘’Je sais qu’on n’aura plus de matchs à couvrir, mais on aura toujours
des invités pour parler de l’actualité sportive et informer le public de
la manière dont les clubs vivent cette nouvelle donne’’, assure Gomis.
Adama Kandé, animateur d’une émission sportive hebdomadaire de la
chaîne privée 2STV, est serein, car ‘’aussi bien sur le plan local qu’au
niveau international, il y aura chaque jour des informations, donc de
la matière’’.
La preuve, dit-il, le président de la Fédération sénégalaise de
football (FSF), Augustin Senghor, sera invité par la 2STV à commenter
‘’le bouleversement du monde du sport par le coronavirus’’.
Il sera donc question, lors de la prochaine émission, des
‘’conséquences’’ de la suspension des manifestations sportives, sur
‘’les plans local et international’’, selon Kandé. Il va interviewer le
président de la FSF, qui est en même temps membre du comité exécutif de
la Confédération africaine de football et vice-président de la
commission d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, la
compétition la plus lucrative pour l’organe de régulation du football du
continent.
SD/ESF