Turquie-Grèce: des milliers de migrants toujours bloqués à la frontière
Depuis que les autorités turques ont annoncé l’ouverture de leur frontière avec la Grèce fin février, des milliers de migrants sont bloqués côté turc, aux portes de l’Europe. Face à l’intransigeance d’Athènes, une partie a rebroussé chemin. Mais plusieurs milliers d’entre eux attendent toujours dans un « no man’s land » strictement contrôlé par les autorités turques.
Depuis une semaine, un statu quo tendu règne à la frontière gréco-turque. Côté turc, environ 15 000 personnes sont quasi-confinées sous des tentes aux abords du poste-frontière de Pazarkule, dans une zone-tampon boisée de quelques kilomètres de long, face à un mur de barbelés grecs.
Régulièrement, des migrants – beaucoup d’hommes, mais aussi des familles avec enfants – tentent de franchir cette dernière barrière avant l’Union européenne. Ils sont systématiquement repoussés à grand renfort de gaz lacrymogènes, de canons à eau et de balles en plastique. Depuis quelques jours, les policiers grecs font même usage d’un ventilateur géant installé à l’arrière d’un véhicule, afin de mieux disperser le gaz vers le territoire turc. La Grèce a par ailleurs installé ce vendredi 13 mars des blocs de béton de 1,50 mètre de haut au niveau de son poste-frontière.
Confinés, les migrants le sont d’abord par les autorités turques, qui ont mis en place un contrôle strict autour de ce camp de fortune. À l’exception des malades avec ordonnance, les migrants qui veulent quitter la zone – et y revenir ensuite – n’y sont autorisés qu’une seule fois par semaine, après lecture de leur empreinte digitale. Chaque jour, les autorités turques distribuent un petit-déjeuner et un repas chaud à ces milliers de personnes qui attendent, pour la plupart désespérément, depuis plus de deux semaines, que la Grèce ouvre sa frontière.