Argentine : Être Modou-Modou à Buenos Aires, un véritable calvaire
Les vendeurs de rue sénégalais souffrent depuis des années de la violence, des arrestations, des vols de marchandises et de la mise en place d’affaires dans la ville de Buenos Aires. Aujourd’hui, avec la modification du code des contraventions, approuvée par le législateur en décembre 2019, la persécution systématique dépasse les bornes. Senego via revistacitrica.com, y fait une immixtion pour relayer les plaintes et complaintes de nos concitoyens.
Des lois pour mâter Modou-Modou
Que renferme la modification du code des infractions, qui touche tous les vendeurs de rue, des migrants ? Désormais, une personne arrêtée pour infraction peut être détenue jusqu’à 48 heures et ne peut être libérée par le juge sans avoir été condamnée.
Ce changement, dit-on, est contraire à la Constitution, qui ne prévoit la détention que pour les personnes ayant commis un crime.
L’organisation Vendedores Libres estime que 6 000 travailleurs ont été arrêtés au cours des quatre dernières années, dont 1 200 Sénégalais. A Buenos Aires
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la police municipale et les agents du ministère de l’environnement et de l’espace public abusent du pouvoir qui leur est conféré. Le nouveau code des contraventions, qui durcit le traitement des vendeurs de rue, déjà en vigueur depuis le 1er mars, est passé par là.
A l’Avenue Mitre et Pueyrredón, au cœur du quartier de Once, ou à la rue Mitre, les modou-modou vendent cartables, café, téléphones, sandwiches, eau minérale, sacs à dos, croix, jeans, collants, shorts et jogging etc. En un mot, Les vendeurs sénégalais sont partout et dans tout.
Mais, tous ont la peur au ventre. Avec l’entrée en vigueur de l’amendement au Code des infractions, la police municipale pourra procéder à des détentions préventives pendant 48 heures. Sa version des faits sera une « preuve suffisante » pour procéder à des arrestations.
Les simples contraventions pourront désormais être traitées comme des infractions pénales. Et les droits de la défense seront davantage violés. Bref, ce sont les lois dont la police municipale a besoin pour légaliser les pratiques quotidiennes.
La police municipale peut vous battre, vous arrêter
La persécution arrive tous les jours, tout le temps. Une persécution, avec l’odeur du racisme explicite, est systématique. « Ici, si vous êtes sénégalais, la police municipale peut vous battre, vous arrêter, vous torturer. La police est très méchante avec nous. Ils vous prennent vos affaires, on ne les revoit plus jamais. De nombreux frères ont été battus et emmenés. Je ne sais pas pourquoi ils le font, c’est peut-être du racisme, mais nous sommes des êtres humains comme les autres », balance tout de go une Sénégalaise. Qui vit en Argentine depuis plus de 10 ans.
En Argentine, les migrants souffrent quotidiennement de discrimination et de racisme dans les rues, les hôpitaux et les écoles. Le 17 septembre 2019, conte ce Sénégalais, la police est entrée de force dans la maison Alsina 2672, en a battu des Sénégalais et leur a saisi illégalement des biens et 150 000 pesos.
La Ville en rescousse
« Il est nécessaire de leur offrir un confinement, car dans une situation de crise économique comme celle que nous connaissons actuellement, il est essentiel de comprendre l’économie populaire comme une forme légitime de travail digne. Nous comprenons que la ville doit organiser l’espace public, l’interdiction agit comme un facteur aggravant de la situation existante », déclare Barbara Rossen, responsable de la gestion exécutive du domaine des droits urbains, de l’espace public et de l’environnement du bureau du médiateur de la CABA.