Guinée-Bissau: Umaro Sissoco Embalo entame au Sénégal sa tournée des pays amis
Umaro Sissoco Embalo a entamé mardi 10 mars en fin d’après-midi une tournée régionale, au Sénégal, avant le Niger et le Nigeria. Celui qui se présente comme « président élu de Guinée-Bissau » après la présidentielle de fin décembre reste contesté par le camp de son rival du PAIGC, Domingos Simões Pereira, qui a introduit plusieurs recours devant la Cour Suprême.
Après avoir organisé son investiture le 27 février dans un hôtel de Bissau, Umaro Sissoco Embalo s’est installé au palais présidentiel et a nommé son propre gouvernement. Ses adversaires dénoncent un « coup de force », et une politique du fait accompli, alors que le contentieux électoral n’est pas tranché. Dans ce bras de fer, Umaro Sissoco Embalo compte sur ses soutiens dans la région.
Première
étape: Dakar. Umaro Sissoco Embalo, accueilli par le président Macky
Sall, qualifié de « grand frère », demande au Sénégal voisin d’être le «
porte-parole » de la Guinée Bissau. Les deux hommes se connaissent
bien, depuis longtemps. Le Sénégal a félicité à plusieurs reprises Umaro
Sissoco Embalo. Son ambassadeur à Bissau était d’ailleurs présent lors
de sa cérémonie d’investiture.
La Guinée (Conakry) et la Côte d’Ivoire du côté des « détracteurs »
Au
Niger, rendez-vous est pris avec le président Mahamadou Issoufou. Dans
un discours lundi devant le Parlement de la Cédéao, le chef de l’État
nigérien, président en exercice de l’organisation, a adressé ses «
félicitations au vainqueur » même sans citer le nom d’Umaro Sissoco
Embalo. C’est aussi, pour lui, une reconnaissance. Idem de la part de
Muhammadu Buhari, président du Nigeria, dernière étape de cette tournée.
Mais
ce bras de fer en Guinée-Bissau se joue aussi au sein même de la
Cédéao. Le camp d’Umaro Sissoco Embalo accuse ouvertement la Guinée
(Conakry) et la Côte d’Ivoire de prendre position en faveur de ses
détracteurs.
Dans son dernier communiqué,
l’organisation ouest-africaine affirme « ne pas pouvoir reconnaître des
organes créés et installés en dehors des cadres constitutionnels et
légaux ». Pour les deux camps, les appuis diplomatiques pourraient
permettre de faire bouger les lignes.
En
attendant, on a appris mardi soir le départ de Bissau du représentant
spécial de la Cédéao. Son bureau signale « une absence », sans plus de
précisions. Il avait été la cible de vives critiques du gouvernement
nommé par Umaro Sissoco Embalo, en s’adressant au « Premier ministre
Aristides Gomes », limogé par les nouvelles autorités, mais qui clame sa
légitimité.