Les experts disent que le nombre de cas confirmés de coronavirus a franchi la barre des 100 000 avec 3 398 morts. L’Université John Hopkins, qui suit la propagation mondiale de la maladie, a mis à jour ses chiffres ce midi. La majeure partie des cas se trouvent en Chine – 80 556 – mais si la propagation y semble avoir ralenti, dans le reste du monde, elle augmente rapidement. La peur mondiale menace actuellement les moyens de subsistance et provoque sa mise en quarantaine. Les actions asiatiques étaient en baisse après une dure journée à Wall Street et les conséquences de Covid-19, la maladie causée par le virus, devenaient claires pour les gens du monde entier. Les voyages interrompus et un ralentissement économique plus large lié à l’épidémie menaçaient de frapper les communautés déjà en difficulté pour les mois à venir.

«Qui va nourrir leurs familles? a demandé Elias al-Arja, chef d’un syndicat de propriétaires d’hôtels à Bethléem en Cisjordanie occupée par Israël, où les touristes ont été interdits et l’église de la Nativité fermée. Le chef de l’agence alimentaire de l’ONU, le Programme alimentaire mondial, a mis en garde contre le potentiel de «  dévastation absolue  » alors que les effets de l’épidémie se propagent en Afrique et au Moyen-Orient. Dans tout l’Occident, il y avait un sentiment de déjà-vu alors que la propagation du virus provoquait des scènes qui se jouaient déjà en Asie, avec des travailleurs quittant leurs bureaux, une désinfection vigoureuse dans les lieux publics et fonctionnant selon les besoins des ménages. Même le spectacle d’un navire de croisière ayant reçu l’ordre de rester en mer au large des côtes californiennes à cause des craintes virales a reproduit celui d’il y a quelques semaines de l’autre côté du globe. « Le monde occidental suit maintenant une partie du manuel de la Chine », a déclaré Chris Beauchamp, analyste de marché à la société financière IG. Les signes du déplacement du virus de ses origines en Chine devenaient chaque jour plus clairs. La Chine a signalé 143 nouveaux cas aujourd’hui, le même qu’un jour plus tôt et environ un tiers de ce que le pays voyait il y a une semaine. Il y a tout juste un mois, la Chine signalait plusieurs milliers de nouveaux cas par jour, surpassant les infections ailleurs dans le monde d’environ 120 pour un. Le problème est maintenant inversé, l’épidémie se déplaçant en Europe, où l’Italie, l’Allemagne et la France ont enregistré le plus de cas, et au-delà. Le deuxième pays le plus durement touché, la Corée du Sud, enregistre également une baisse notable des nouvelles infections, et le leader de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré qu’il y voyait des «signes encourageants». La Corée du Sud a signalé 505 cas supplémentaires vendredi, contre 851 mardi. Le pays a vanté ses «remarquables capacités de diagnostic et de traitement», mais son vice-ministre de la Santé, Kim Gang-lip, a déclaré: «Il n’est pas facile de faire des prédictions sur la façon dont la situation… se déroulerait. Les cas étaient en augmentation en Allemagne et en France, mais l’Italie est restée le centre de la flambée européenne, en particulier dans son nord. Le pays a fait 148 morts, ce qui en fait le site le plus meurtrier du virus en dehors de la Chine. Le gouvernement italien a limité les visites dans les maisons de soins infirmiers et les résidences-services afin de protéger les personnes âgées qui étaient plus vulnérables à succomber à Covid-19. Mais comme les écoles étaient fermées dans tout le pays, de nombreux grands-parents ont été appelés de toute façon à la garde de dernière minute. Le Vatican a déclaré qu’il travaillait avec les autorités italiennes pour empêcher le coronavirus de se propager dans sa minuscule cité-état, avec une suspension probable de l’audience hebdomadaire du pape François. Le gouvernement iranien a prévu de mettre en place des points de contrôle pour limiter les voyages et a exhorté les gens à cesser d’utiliser du papier-monnaie, car le pays a dénombré plus de 3 500 cas et au moins 107 décès. Aux États-Unis, plus de 230 cas suscitaient de l’anxiété dans le pays, nulle part plus que dans son coin nord-ouest de l’État de Washington, où les responsables sont tellement préoccupés par le manque d’espace pour soigner les malades qu’ils devaient conclure un accord vendredi pour reprendre un motel en bordure de route. Le plan visant à transformer l’EconoLodge de 84 chambres en une installation de quarantaine ne convenait pas à tout le monde, y compris au chef de la police de la ville, qui l’a qualifié de «mal avisé et dangereux» et a averti que la sécurité serait nécessaire pour empêcher les gens de quitter le hôtel et infecter les autres. Au sud, sur la côte du Pacifique, des parachutistes de la Garde nationale de Californie ont été hissés d’un hélicoptère militaire pour livrer des kits de test de virus à l’avant du navire de croisière Grand Princess. Le navire, avec 3 500 à bord, a reçu l’ordre de rester en mer après la mort d’un voyageur de son voyage précédent et au moins quatre autres personnes infectées. La compagnie de croisière a déclaré que des échantillons avaient été prélevés sur 45 passagers et membres d’équipage et que les résultats étaient attendus plus tard vendredi. Le Grand Princess est exploité par la même ligne que le Diamond Princess, qui a été mis en quarantaine dans un port japonais le mois dernier. Plus de 700 personnes à bord ont été infectées.