Manœuvres politiques anti-Netanyahu en Israël
La quasi-totalité des bulletins de vote a désormais été dépouillée en Israël et le prochain Parlement se dessine désormais assez clairement. Le Likoud de Benyamin Netanyahu arrive bien en tête, devançant son principal rival, Benny Gantz. Mais la coalition du Premier ministre n’obtiendrait que 58 sièges, soit trois de moins que la majorité absolue. Benyamin Netanyahu demeure donc en minorité. Et l’opposition veut l’empêcher de former un gouvernement.
e notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
L’initiative est désormais soutenue par tous les partis d’opposition, majoritaires au Parlement. Ensemble, ils entendent adopter une proposition de loi qui interdirait qu’une personne mise en examen pour fraude puisse être Premier ministre: une situation qui correspond à celle de Benyamin Netanyahu.
Partage du pouvoir
Selon Bleu-Blanc, cette loi entrerait en vigueur uniquement après les prochaines élections législatives et non immédiatement. La principale formation d’opposition espère ainsi pousser Benyamin Netanyahu à négocier un partage du pouvoir, sachant qu’en cas d’échec – et de nouvelles élections – il ne pourrait pas devenir Premier ministre. Bleu-Blanc veut un accord dans lequel Benny Gantz servirait en tant que Premier ministre pendant la première moitié du mandat, le temps du procès de Benyamin Netanyahu. Celui-ci pourrait reprendre ses fonctions ensuite, s’il est blanchi par la justice.
62 voix sur 120
L’initiative a été immédiatement vivement dénoncée par les partis de droite. Benyamin Netanyahu y voit une tentative de voler les élections, une proposition de loi qui «saperait les bases de la démocratie». Il accuse l’opposition de n’avoir que 47 sièges au parlement, contre 58 pour son parti et ses alliés. Pour lui, les Arabes, qui disposent de 15 sièges et soutiennent cette proposition de loi, « ne comptent pas dans l’équation ». Mais la réalité parlementaire est autre et cette loi obtiendrait actuellement 62 voix sur 120.