Avec le Super Tuesday, Joe Biden stoppe Bernie Sanders dans son élan
Bernie Sanders était parti pour
filer tranquillement vers la nomination démocrate, mais Joe Biden a fait
un comeback écrasant qui rebat les cartes.PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE –
Après trois cuisantes défaites, Joe Biden avait décroché son surnom de
« comeback kid » grâce à sa victoire écrasante en Caroline du Sud le 29
février. Avec sa série d’exploits au Super Tuesday ce mardi 3 mars,
l’ancien vice-président l’a définitivement mérité.
En
à peine 72h, le candidat de 77 ans a rebondi de façon impressionnante
et est passé du statut de plus grande déception des primaires démocrates
à leader de la course aux côtés de Bernie Sanders.
Le sénateur socialiste était pourtant jusqu’alors très bien parti pour faire la course seul en tête.
Coups durs pour Sanders
La
totalité des bulletins de vote du Super Tuesday devrait mettre
plusieurs heures, si ce n’est jours, avant d’être comptabilisée, mais
Biden a rapidement été déclaré vainqueur dans huit des quatorze États
qui se rendaient aux urnes ce mardi.
« Je
suis là pour le dire: nous sommes bien vivants », a-t-il lancé sous les
cris et applaudissements de ses fans en montant sur scène à Los Angeles.
« Et ne vous y trompez pas, notre campagne renverra Donald Trump d’où il
vient »
Joe
Biden a en effet de quoi jubiler. S’il faudra attendre d’avoir le
détail précis des votes pour que les délégués -qui désigneront le
candidat du parti démocrate en juillet- soient correctement attribués à
chacun pour qu’il soit possible de voir qui de Sanders ou Biden mène
vraiment, ce dernier a de toute évidence surperformé.
L’ancien
vice-président a créé la surprise en faisant de l’ombre à Bernie
Sanders dans plusieurs États sur lesquels le sénateur de 78 ans comptait
particulièrement, à l’instar du Maine ou du Texas. Biden l’a aussi
emporté dans le Massachusetts, État de sa rivale progressiste Elizabeth
Warren… et frontalier avec le Vermont de Sanders. Et cela, sans que
Joe Biden n’ait dépensé d’argent dans la région pour vanter sa
candidature.
L’abandon
et ralliement soudain à Biden des candidats modérés Pete Buttigieg et
Amy Klobuchar semble aussi avoir payé. Sans compter sur l’aide de
dernière minute de l’ancien candidat texan Beto O’Rourke.
Warren sur la sellette
Pour
la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, la pilule est amère car
ce Super Tuesday a confirmé que la candidate n’arrivait décidément pas à
percer.
Pire,
elle s’est même retrouvée reléguée non pas à la 3e, mais à la 4e place
dans plusieurs États derrière Michael Bloomberg dont c’était pourtant le
tout premier jour dans la course aux primaires.
Warren
faisait pourtant mardi soir comme si de rien n’était. La candidate de
70 ans ne semble pas encore prête à laisser sa place et a mené son
meeting à Detroit, dans le Michigan qui votera aux primaires le 10 mars,
comme prévu.
Déroulant
son programme et ses promesses, elle a seulement demandé à ses soutiens
leur « aide pour maintenir l’énergie de notre campagne. Il y a encore
six primaires dans une semaine ». « Votez pour qui vous rendra fiers,
votez avec votre cœur », a-t-elle plaidé.
Millions perdus pour Bloomberg
Le
bilan n’est pas particulièrement brillant pour le milliardaire Michael
Bloomberg qui avait attendu ce mardi pour participer aux élections. Ses
résultats en Virginie, État emblématique dans lequel il avait lourdement
investi, sont très faibles: il n’y atteint même pas les 10%. Maigre
consolation, il a emporté la primaire des Samoa, territoire océanien
associé aux États-Unis.
« J’ai
besoin de votre aide et j’ai besoin de vos votes », a-t-il lancé depuis
West Palm Beach, en Floride, alors que des membres de sa campagne ont
annoncé que l’ancien maire de New York allait probablement prendre 24
heures pour réfléchir à la suite à donner à sa candidature.
Il
faut dire que l’aventure lui a déjà coûté plus de 550 millions de
dollars pour un bilan pour l’heure peu convaincant. Selon les premiers
résultats, l’ancien maire de New York n’a dépassé (et de peu) la barre
des 15% que dans six des quatorze États qui votaient ce mardi. En
dessous de ce seuil, Michael Bloomberg ne peut prétendre à aucun des
délégués qui désigneront le candidat du parti cet été.