Vers un document de référence sur le développement durable du delta du Saloum
ONG Wetlands International, de concert
avec des acteurs du développement local, vient de lancer un processus
devant aboutir à l’élaboration d’un document référentiel de
développement durable du delta du Saloum, à travers la Responsabilité
sociale d’entreprise (RSE).
La responsable du Bureau Afrique de l’Ouest de Wetlands International,
Oulèye Ndiaye, en a fait l’annonce au cours d’un point de presse tenu
vendredi à Ndangane Sambou, un village de Fimela, commune située dans la
région de Fatick.
« Ce processus d’élaboration va nous permettre de collecter des données
sur les impacts économiques, sociaux et environnementaux liés à
l’exploitation des ressources naturelles du delta du Saloum, grâce à une
méthode d’évaluation » dénommée SAVI (Evaluation des actifs durables), a
indiqué Mme Ndiaye.
Selon la responsable de Wetlands International, ces données vont
« permettre d’enrichir l’élaboration du document de développement durable
du delta du Saloum en vue de faire le plaidoyer pour un engagement du
secteur privé local dans la conservation de la biodiversité et du
paysage du delta du Saloum à travers la RSE ».
Le delta du Saloum, une zone humide qui fournit de nombreux services
aux communautés locales, se trouve confronté à diverses menaces liées à
la croissance démographique, à l’expansion et l’utilisation des terres
agricoles, ainsi qu’au développement des infrastructures touristiques,
pétrolières et gazières offshore.
« Face à ces menaces, seule la RSE est à même de permettre aux
organisations civiles locales de faire le plaidoyer pour l’engagement du
secteur privé dans le développement durable de cette zone humide », a
estimé Mme Ndiaye.
Le directeur de l’Agence régionale de développement de Fatick,
Djidiack Faye, s’est félicité de l’élaboration de ce document de
référence de prise de décision pour les entreprises locales et autres
acteurs intéressés par le delta du Saloum, mais aussi pour les
collectivités territoriales de cette zone.
« Ce document nous permet d’avoir la valeur exacte économique du delta
pour mieux négocier l’action qu’on devrait attendre dans le cadre de la
RSE des acteurs ou entreprises qui exploitent les ressources naturelles
de cet écosystème », a-t-il ajouté.
Selon M. Faye, il ne serait « pas juste que les populations du delta ne
bénéficient pas des retombées socio-économiques venant de
l’exploitation des ressources naturelles du delta du Saloum. Donc, il
faudrait que ces entreprises contribuent à éviter ces dangers
environnementaux et risques socioéconomiques », a-t-il dit.
Le coordonnateur des programmes du Bureau Afrique de l’Ouest de
Wetlands International, Pape Mawade Wade, et le représentent du Haut
conseil des collectivités territoriales (HCCT), Amadou Diop Thioune,
étaient présents à ce au point de presse organisé en marge des travaux
d’un atelier portant sur « l’engagement du secteur privé dans la
conservation du paysage du delta du Saloum ».