En Mauritanie, un sommet du G5 Sahel dans l’attente pressante de « victoires contre le terrorisme »
A Nouakchott, les bailleurs ont annoncé vouloir faciliter les procédures afin de permettre un acheminement plus rapide de l’aide.
Un épais vent de sable souffle sur Nouakchott, floutant la vision, brouillant les perspectives et interdisant nombre d‘atterrissages, sans égard pour la renommée des personnalités transportées. La capitale mauritanienne a accueilli, mardi 25 février, un sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel, l’organisation qui réunit avec ce pays le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad dans la lutte contre les groupes djihadistes actifs dans la région. Le G5 Sahel était né ici même il y a six ans et ses succès, tant dans le domaine sécuritaire que dans celui du développement, demeurent pour beaucoup invisibles.
Plus d’un mois après la réunion tenue à Pau, le 13 janvier, qui permit de clarifier officiellement la relation entre certains pays membres et la France ainsi que d’annoncer un recentrage des opérations militaires sur la zone des trois frontières entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, là où se concentrent désormais les attaques, le sommet de Nouakchott, auxquels assistaient notamment les ministres des affaires étrangères français et espagnol, s’est conclu par un communiqué rappelant l’urgence de la situation qui prévaut dans la région. En 2019, 1 500 soldats de la région et 4 000 civils ont été tués.
« Dialoguer avec des égorgeurs ? »
Si ce sommet relevait de la réunion ordinaire annuelle, destinée à faire le bilan des actions engagées et à transférer la présidence tournante de l’organisation du Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré au Mauritanien Mohammed Ould Cheikh Al-Ghazouani, celui-ci s’est tenu alors que des évolutions significatives ont été enregistrées ces dernières semaines. Au moment où l’ensemble des acteurs admettent, à l’instar d’Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, que « nous ne sommes pas en train de gagner la guerre », des initiatives ont été prises.
Devant « le besoin pressant de victoires contre le terrorisme », rappelé par Moussa Faki, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), la France a annoncé une augmentation du nombre de ses soldats sur le terrain, faisant passer la force « Barkhane « de 4 500 à 5 100 hommes. Un commandement conjoint aux forces françaises et sahéliennes s’installe à Niamey, au Niger. L’armée malienne « reconstituée » avec des éléments de l’ex-rébellion de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) est revenue à Kidal, dans le nord, près de six ans après en avoir été chassée. Enfin, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a fait part de sa disponibilité à dialoguer avec les chefs djihadistes de son pays afin d’« explorer toutes les options pour ramener la paix ».