Dans une lettre ouverte, d’anciens hauts responsables politiques et diplomates ont déclaré que le plan de paix américain au Moyen-Orient risquait d’aboutir à l’apartheid

Cinquante anciens dirigeants européens et ministres des Affaires étrangères ont exprimé leur profonde préoccupation face au plan du président américain Donald Trump de résoudre le conflit israélo-palestinien, affirmant qu’il « envisage un résultat avec des caractéristiques similaires à l’apartheid ».

La lettre, signée par des personnalités telles que l’ancien secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Jack Straw, Ingvar Carlsson, l’ancien Premier ministre suédois et Massimo d’Alema, un ancien Premier ministre italien, a également déclaré que le plan de M. Trump «risquait d’alimenter le conflit» entre Israël et les Palestiniens.

«La paix vers la prospérité n’est pas une feuille de route vers une solution viable à deux États, ni vers une autre solution légitime au conflit. Le plan envisage une formalisation de la réalité actuelle dans le territoire palestinien occupé, dans lequel deux peuples vivent côte à côte sans droits égaux », lit-on dans la lettre publiée dans The Guardian .

« Un tel résultat a des caractéristiques similaires à l’apartheid – un terme que nous n’utilisons pas à la légère », a-t-il ajouté.

En janvier, M. Trump a dévoilé son accord de paix qui propose la création d’un État palestinien tout en lui imposant des conditions strictes.

Il accorde le contrôle des colonies de Cisjordanie longtemps contestées à Israël et propose un calendrier pour la création d’une capitale palestinienne dans le district d’Abu Dis à Jérusalem-Est.

« L’alarme généralisée que le plan Trump a créée est mise en évidence par le nombre de politiciens éminents et éminents qui ont signé cette lettre puissante. Il est temps que le reste du monde indique clairement qu’un tel plan n’est pas une base pour des pourparlers, », A déclaré le directeur de Caabu, Chris Doyle.

« La seule voie à suivre est des pourparlers fondés sur des résolutions internationales et un consensus qui envisage une solution à deux États fondée sur les lignes de 1967 avec une capitale partagée à Jérusalem et un règlement équitable de la question des réfugiés », a-t-il ajouté.

Les dirigeants palestiniens ont catégoriquement rejeté l’accord et les analystes ont déclaré que ces plans allaient tuer la voie vers la solution à deux États que M. Trump soutiendrait soi-disant.

Alors que des pays comme les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte ont déclaré que l’accord pourrait offrir une occasion de relancer les pourparlers de paix dans la région, l’Europe s’est engagée à nouveau à une solution à deux États au conflit israélo-palestinien en réponse aux plans de M. Trump.

Dans leur lettre, les anciens dirigeants soutiennent cette position. « Nous sommes entièrement d’accord avec l’UE sur le fait que » les étapes israéliennes vers l’annexion, si elles sont mises en œuvre, ne pourraient pas passer incontestées « , car elles porteraient atteinte à la norme internationale fondamentale interdisant l’acquisition de territoire par la force », indique le rapport.