Toute la vérité sur le Projet Habitat du Regroupement Général des Sénégalais du Canada
Comme dans un champ apprêté qui perd, toutefois, son fleuron, le Regroupement des Sénégalais du Canada connait une période trouble et sort de l’anonymat. Non sans compter sur la sérénité des membres et compatriotes qu’il dirige avec un esprit candide, Babacar Sarr n’en démord pas moins. Mais il est tout de même perturbé par un grincement des plus imprévisibles…loin des cloisons de son groupe. Comme pour mélanger les cartes, des mains extérieures se sont invités dans le viseur.
Pour cause un scandale foncier est ébruité et constitue, pour certains, les pièces d’un puzzle dans les coulisses de cette partie de la diaspora. De New York ou l’idée d’une propriété pour ses compatriotes est née, il est encore permis de revisiter le dossier d’acquisition de terrains nus à Fandane dans la commune de Malicounda (Département de Mbour). Entre les mains de personnes engagées et d’experts, le but semble être plus que jamais maitrisé.
« Nous avons entamé ce projet depuis décembre 2017 et nous avons fait
de notre mieux pour travailler avec des personnes responsables et
crédibles tout en évitant le moins d’intermédiaires. Nous estimons en
toute conscience que le projet est viable», souligne Babacar Sarr. Une
réponse prompte à des détracteurs qui, non sans être identifiés,
ignorent tout d’un circuit laborieux. D’ailleurs cette répartie figure,
en bonne place, dans une foire aux questions qui a été aussitôt élaborée
et présentée aux intéressés, assure Babacar Sarr, point focal du
projet. Une genèse du processus est le cadre le mieux approprié pour
convoquer les foules ameutées.
En effet, l’idée d’une coopérative
est née bien après cette opportunité saisie à la volée et qui a été
inspirée par le modèle de compatriotes sénégalais, établis aux Etats
Unis. Celle-ci s’est avérée fructueuse au regard des nombreux inscrits
sur une liste d’attente après le suivi et l’annonce faite par les
personnes ressources, notamment Babacar Sarr, Ibrahima Sakho, qui n’est
personne d’autre que l’ancien président du regroupement ainsi que leurs
interlocuteurs au niveau du Sénégal. « C’est dire combien ce dossier est
sérieux. Dès le début, pour rendre les choses plus efficientes et le
mieux transparentes possible, nous sommes entrés directement en contact
avec le maire de Malicounda, M. Maguette Sène, que nous avons d’ailleurs
invité à participer au Mois du Sénégal pour l’édition 2018, en avril.
Auparavant, entre janvier et février, l’occasion a été saisie pour
effectuer une mission spéciale sur Dakar pour la visite du site ainsi
que les formalités. Puis nous avons pris le soin de vérifier et de
valider, par voie de notaire, toutes les informations obtenues pour
ensuite communiquer sur cela avant de lancer les appels d’offre »,
explique Sakho, dépassé par les événements de ces dernières semaines qui
porte l’affaire au-devant de la scène avec, à la clé, une terrible
histoire de corruption.
Jusque-là, les échos d’une telle impudence
leur semblaient inopportuns. Dans un contexte où tous les détails ont
été dévoilés aux adhérents, tout devient injustifié. Il s’agit notamment
de l’engagement pris pour un lot de 100 terrains pour le commun, devant
notification de notaire et avec tous les documents en charge. Chacune
des parcelles faisant 300 M2 au prix de 2.000$ ou 900.000 Fcfa (montant
comprenant tous les déboursés jusqu’à l’obtention du titre de propriété
qui est une délibération, aspect notifié aux intéressés). Mieux,
explique un document pour les adhérents, « pour sécuriser nos parcelles,
nous procéderons dans une deuxième étape à la transformation de la
délibération en bail. Un coût additionnel sera lié à la recherche de
bail ».
« Nous avons estimé que l’union fait la force et
l’obtention d’un bail collectif est plus pratique », relève Sarr qui
informe que le regroupement a pris le soin d’apporter toutes les
précisions à ce propos.
Toujours est-il que le coût était tellement
alléchant que des Sénégalais du Canada, dans les sphères de
l’association qui existe depuis 1994, se sont empressés de s’inscrire,
mus par la confiance qu’ils ont toujours eue envers leurs camarades et
compatriotes, convaincus également par un processus transparent.
«
En mars 2019, il y a eu une explosion au niveau des inscriptions et nous
avons naturellement atteint le nombre de personnes pour le nombre de
terrains. Nous avons alors ouvert une liste d’attente », a-t-il
rapporté.
Mais il fallait attendre une bonne période car le
regroupement n’avait pas encore 60 millions de Fcfa pour acheter
l’ensemble des terrains au moment où tout le monde n’avait pas cotisé.
Il fallait donc attendre. Ainsi, deux bons mois ont suffi pour les
cerveaux de ce projet pour diligenter l’achat du lot de terrains avec, à
la clé, un acte de vente signé par le propriétaire et devant le
notaire.
« C’était au mois de Mai 2019 », précise Sakho qui, de
loin, supervisait le comité de pilotage d’un projet d’envergure.
Celui-ci allait donner, plus tard, une idée de coopérative pour
permettre aux autres d’accéder, plus facilement, aux propriétés dans
cette même localité avec des conditions plus alléchantes, vu la réussite
de cette première mission. Et c’était le moment pour Sarr et compagnies
de convoquer une assemblée générale afin de tout expliquer. En effet,
par souci de transparence, tous les membres du regroupement avaient
l’information selon laquelle il fallait attendre la rencontre du Conseil
municipal pour obtenir la délibération. Un conseil qui tardait à se
réunir et qui devrait, bientôt, réveiller les mauvais démons.
«
Puis un soir, un certain Mamadou Djibril Diallo, adhérant de son état,
m’a écrit pour me demander ou est-ce que nous en sommes. Je l’informais
naturellement. S’en est suivi un très mauvais ton de sa part et une
demande de désistement. Aussitôt, nous avons pu gérer sa demande. Nous
lui avons rendu intégralement son argent avec notification puisqu’il
était question aussi de satisfaire ceux qui étaient sur la liste
d’attente. Je pensais que M. Diallo n’avait pas la patience d’attendre
une délibération pour des raisons qui lui sont personnelles mais tout
cela est allé plus loin en réalité », explique Babacar Sarr qui brandit
des preuves à l’appui. Plus tard, il se rend compte d’un « règlement de
compte ». Un conflit qui n’a d’ailleurs pas sa place, selon lui mais qui
porte hélas le visage de personnes tapies dans l’ombre, mauvais alliés
qui n’auraient d’autre mission que de faire échouer le projet.
Dans
la foulée, l’affaire est traitée, bon gré, par Modibo Diagne de Allo
Dakar qui, dans une émission, a développé une version autre.
« Ce
fut une très mauvaise surprise. Nous ne nous attendions vraiment pas à
un tel niveau d’irresponsabilité compte tenu du fait que nous n’avons
été saisis qu’après diffusion d’une mauvaise information. Nous avons
considéré que notre version n’a nullement compté dans cette histoire »,
se désole Sakho qui informe avoir introduit deux plaintes au Sénégal
notamment pour diffamation.
Conscients de l’enjeu d’un tel projet,
Ibrahima Sakho et ses camarades ne se seraient jamais aventurés à agir
autrement, surtout dans un contexte où la diaspora sénégalaise a
l’habitude d’être grugée par de tierces personnes dans ces histoires de
foncier. « Ce projet est un défi. C’est le moment ou jamais de montrer
qu’on mérite le meilleur et qu’on est désormais au courant de comment
les choses se passent. Et pour cela, on devait nous encourager au lieu
d’essayer de nous salir ou de saboter le projet », se désole Babacar
Sarr.
Par ailleurs, l’affaire est également suivie au Canada ou le
regroupement prévoit de tirer les choses au clair, au nom de tous ses
membres. Ce, après obtenu finalement la délibération de la mairie vers
le mois de décembre 2019. Ainsi, suite à cette étape importante qui
devrait permettre la mutation du terrain à son nom, le RGSC a demandé au
Maire de faire des actes administratifs individuels au nom de chaque
attributaire de terrain. Le processus est en cours et dès la réception
des documents concernés, une Assemblée Générale de la Coopérative sera
convoquée pour la remise officielle des actes.