Salon de l’Agriculture: Macron au chevet d’un monde agricole dans le doute
Au milieu des vaches, parisiennes d’une semaine, Emmanuel Macron inaugure à Paris le 57e Salon international de l’Agriculture (SIA), bousculé par des controverses environnementales, et l’échec vendredi soir de négociations européennes cruciales pour les agriculteurs.
À peine arrivé au salon vers 8h15, le président de la République a été interpellé par des représentants de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, et des Jeunes Agriculteurs, qui lui ont dit attendre « des messages forts ». « Nous attendons de vivre du prix de nos produits. On ne cesse d’être stigmatisés », lui a lancé un agriculteur, un autre évoquant « la colère du monde agricole ».
Peu après, lors de sa déambulation, Emmanuel Macron a déclaré : « Rien ne doit justifier des actions contre nos paysans, rien. Et je serai intraitable sur le sujet ». Un agriculteur l’a remercié de n’avoir « rien lâché hier soir » : Emmanuel Macron est revenu vendredi de Bruxelles, où se négociait le budget de l’Union européenne pour la période 2021-2027, sans accord sur le maintien de l’enveloppe de la Politique agricole commune (PAC) dont il a fait sa priorité. Car les 27 pays de l’Union n’ont pas pu s’entendre. « Nous n’avons pas sacrifié la Politique agricole commune et je l’ai dit très clairement: ce n’est pas la PAC qui peut payer pour le Brexit », avait déclaré Macron à son départ du sommet.
Aller au devant des inquiétudes les plus marquées
L’Élysée a prévenu que le président comptait aller « à la rencontre de ceux qui ont des inquiétudes les plus marquées », souvent liées au contexte international. Peu avant 9h00, le président a coupé le ruban, marquant l’ouverture officielle de ce salon qui se tient jusqu’au 1er mars, puis s’est rendu auprès de l’égérie, la vache charolaise Idéale arrivée vendredi à Paris de ses prairies de Cours-la-Ville (Rhône), et de son éleveur, sous les applaudissements et les flashes.
Le président devait rencontrer aussi des viticulteurs, touchés par des sanctions douanières punitives américaines et qui réclament un fonds de compensation de 300 millions d’euros pour couvrir le manque à gagner sur leurs exportations aux États-Unis, leur premier client, ou encore les pêcheurs que le Brexit risque de priver d’une large part de leur gagne-pain.
Il déjeunera avec les principaux représentants des professions agricoles, dont l’équilibre repose en grande partie sur les neuf milliards d’aides européennes que touche la France.