En Afghanistan, les Américains et les Taliban entament une trêve partielle

En Afghanistan, les Américains et les Taliban entament une trêve partielle

La trêve graduelle des combats entre les Taliban et les soldats américains a débuté samedi pour une durée d’une semaine. Cette période d’apaisement est un préalable exigé par Washington, en vue d’un retrait graduel des troupes américaines et la signature d’un accord de paix tant espéré. 

Les hostilités entre les soldats américains et les Taliban devaient commencer à décroître, samedi 22 février, prélude à un accord historique ouvrant une double voie espérée depuis 18 ans : la paix en Afghanistan et un retrait des États-Unis de ce pays saigné par les violences.

La trêve graduelle est censée s’appliquer depuis samedi, minuit (vendredi 19h30 GMT). L’accord devrait lui être paraphé le 29 février, à la condition qu’une baisse des attaques soit constatée sur tout le territoire afghan, un préalable exigé par Washington.

« Une fois (la baisse des violences) mise en œuvre avec succès, la signature de l’accord entre les États-Unis et les Taliban devrait aller de l’avant », a déclaré le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, à propos de cette promesse de Donald Trump, qui s’était engagé pendant sa campagne présidentielle de 2016 à retirer l’armée américaine de ce théâtre d’opérations meurtrier et devenu très impopulaire.

Le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a prévenu dans un tweet que si les Taliban ne démontrent pas « leur engagement envers une réduction réelle de la violence », les États-Unis « restent prêts à se défendre et à

Une signature de l’accord prévue le 29 février 

Cette trêve partielle, ou « réduction des violences », est censée démontrer la bonne volonté des insurgés avant la signature, à la fin du mois, d’un accord historique avec Washington, sur un retrait graduel des troupes américaines en échange notamment de garanties sécuritaires.

L’objectif américain est notamment d’éviter que l’Afghanistan ne redevienne un repaire de jihadistes, deux décennies après qu’Oussama Ben Laden y ait conçu les attentats du 11 septembre 2001 commis aux États-Unis.

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« Après de longues négociations, (les deux parties) ont convenu de signer l’accord finalisé en présence d’observateurs internationaux (…) le 29 février », ont confirmé les Taliban dans un communiqué. Tant les États-Unis que les insurgés vont désormais « créer une situation sécuritaire adéquate » avant cette date, ont-ils poursuivi.

« Les forces de sécurité afghanes resteront en état de défense active pendant la semaine », a averti le président afghan, Ashraf Ghani, dans un discours télévisé. « Les prochaines étapes du processus de paix dépendront de l’évaluation de la réduction de la violence cette semaine », a ajouté Ashraf Ghani, réélu cette semaine pour un second mandat.

Vers des discussions inter-afghanes 

Une fois cet accord signé, des discussions inter-afghanes doivent s’ouvrir, alors que les Taliban refusent depuis 18 ans de négocier avec le gouvernement de Kaboul, qu’ils considèrent comme une « marionnette » de Washington.

« Nous avons reçu des ordres de nos dirigeants, nous demandant d’être prêts pour la réduction des violences qui démarrera samedi », a déclaré à l’AFP un taliban du district de Maiwand, dans la province de Kandahar (Sud).

Un autre commandant taliban basé à Kandahar, Hafiz Saeed Hedayat, a toutefois affirmé à l’AFP que la diminution des combats ne s’appliquerait qu' »aux villes et aux principales routes ». « Cela signifie que peut-être la violence se poursuivra dans les districts » ruraux.

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Un désaccord semble toutefois manifeste entre les belligérants. Un porte-parole taliban, Suhail Shaheen, a ainsi tweeté que l’accord verrait « toutes » les forces étrangères quitter l’Afghanistan.

Quelque 12 à 13 000 soldats américains sont déployés en Afghanistan, où les États-Unis mènent la plus longue guerre de leur histoire. D’autres pays étrangers sont engagés dans le pays.

Thierno

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