Macky Sall et le cirque de la « gouvernance sobre et vertueuse » ! (Par Ousmane Sonko)
La presse de ce matin a largement
titré sur une supposée subite prise de conscience par monsieur Macky
Sall du niveau de gabegie sur fond de surfacturations que cachent les
acquisitions de véhicules administratifs par l’État.
Les
Sénégalais sont plus que lassés de ses simulacres d’indignations
présidentielles jamais suivis d’effet tout simplement parce qu’il s’agit
de juteux marchés impliquant les proches, amis et collaborateurs ainsi
enrichis sans cause.
Voilà
singulièrement ce que je disais sur la question dans mon ouvrage «
Solutions pour un Sénégal nouveau », publié en septembre 2018 :
«
Le gaspillage est l’autre moyen de dilapidation des ressources. Les
dépenses politiques fantaisistes avec la démultiplication de ministères,
la création tous azimuts d’institutions politiques et d’agences,
uniquement pour caser une clientèle politique de partisans et d’alliés,
véritables parasites étatiques ; ce qui provoque une hausse énorme et
irrationnelle de la masse salariale et des dépenses de fonctionnement.
Il prend aussi la forme de commandes en matériels administratifs ne
répondant à aucune nécessité, pour enrichir des « entrepreneurs »
choisis qui, à leur tour, ristournent une part à ces mêmes autorités. Il
n’est qu’à voir le volume du parc automobile de l’État pour s’en rendre
compte, certaines autorités sont dotées de deux, trois voire plus de
véhicules allant des berlines de luxes aux grosses cylindrées 4X4.
Partout dans les rues de Dakar gisent des véhicules de l’État qui, faute
d’entretien, deviennent des épaves et finissent à la ferraille. C’est
des centaines de milliards qui sont gaspillés ainsi d’année en année,
dans l’indifférence totale.
Quand
j’étais fonctionnaire, ce qui me choquait beaucoup c’était le rythme
auquel le mobilier et le matériel de bureau étaient renouvelés alors que
l’existant était encore intact. Et il n’était pas rare de retrouver du
matériel de qualité délaissé dans la cour et détérioré progressivement
par l’exposition au soleil et à la pluie. Et encore, on ne parle pas ici
des énormes budgets engloutis par les consommations d’électricité au
delà même des heures de travail ni de carburant ».