En Iran, le secteur médical gravement touché par les sanctions américaines

En Iran, le secteur médical gravement touché par les sanctions américaines

Les Iraniens se rendent aux urnes vendredi pour élire un nouveau Parlement, alors que les sanctions américaines affectent durement l’économie du pays. Le secteur médical n’en est pas épargné. Nos envoyés spéciaux Roméo Langlois et Mayssa Awad se sont rendus dans le plus important centre hospitalier du pays.

Le centre hospitalier Ayatollah Khomeinei est le plus important d’Iran. Son institut d’oncologie est une référence dans la lutte contre le cancer. 1000 patients y passent tous les jours et la plupart d’entre eux viennent de milieux  défavorisés. Mais les sanctions économiques américaines se font sentir.

Au service de chimiothérapie, la plupart des patients sont affectés par la rareté des médicaments et l’augmentation des prix. « Certains médicaments font défaut, on est obligé de les importer. Cela revient très cher pour nos malades. Ils sont obligés de les payer en dollars ou en euros », explique Wida Shehri, chef du service des infirmières du service de chimiothérapie.

L’Iran produit plus de 95 % de ses médicaments. Mais pour les fabriquer, le pays doit importer des matières premières. Avec les sanctions, certaines de ces molécules sont devenues difficiles d’accès, causant une grande pénurie. 

Officiellement, les sanctions américaines ne sont pas censées s’appliquer aux produits pharmaceutiques. Mais en frappant les banques iraniennes, et notamment la banque centrale au nom de la lutte antiterroriste, elles affectent les importations de biens médicaux. 

Selon le Professeur Mahmood Zadezh, directeur du service d’oncologie, 50 % des patients sont affectés par les sanctions. Pour un chirugien du service, « Finalement, on ne sait plus trop si ce sont les politiciens ou bien nos patients qui sont les cibles des sanctions. Nous, on ne peut pas arrête. On parle de cancer et le cancer ne s’arrête pas. Alors on continue d’opérer. »

Les sanctions rétablies par les États-Unis, après leur retrait en 2018 de l’accord sur le nucléaire, n’épargnent aucun secteur de l’économie iranienne. La crise économique dans laquelle a plongé l’Iran sera donc au coeur des préoccupations des électeurs appelés à choisir cevendredi leurs 290 députés parmi les 7 000 candidats en lice.

Thierno

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