Rwanda : le chanteur Kizito Mihigo retrouvé mort dans sa cellule DÉCÈS. Quatre jours après son arrestation, l’artiste a été retrouvé pendu dans sa cellule. Il se serait suicidé, selon un communiqué de la police nationale

Rwanda : le chanteur Kizito Mihigo retrouvé mort dans sa cellule DÉCÈS. Quatre jours après son arrestation, l’artiste a été retrouvé pendu dans sa cellule. Il se serait suicidé, selon un communiqué de la police nationale

Le chanteur âgé de 38 ans avait été arrêté jeudi 13 février dans le district de Nyaraguru, dans le sud du Rwanda. Il tentait de se rendre au Burundi, selon les autorités. Il aurait été arrêté en compagnie d’un autre individu après avoir été repéré par deux fermiers. Il est décédé ce lundi 17 février, a-t-on appris dans un communiqué publié par la police nationale, qui évoque un suicide.

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Chanteur populaire et rescapé du génocide

Chanteur de gospel très populaire, Kizito Mihigo avait été condamné en 2015 à 10 ans de prison à Kigali, reconnu notamment coupable de conspiration contre le gouvernement du président Paul Kagame. Il avait aussi été reconnu coupable de « formation d’un groupe criminel » et « d’entente en vue de commettre un assassinat ». Faute de « preuves », le juge n’avait, en revanche, pas retenu l’accusation de complicité dans un acte terroriste. Il était jugé aux côtés de trois coaccusés : un journaliste, Cassien Ntamuhanga, un soldat démobilisé, Jean-Paul Dukuzumuremyi, et Agnès Niyibizi, une femme accusée d’avoir servi de trésorière au Congrès national rwandais (RNC). On leur reprochait la préparation d’attentats pour venger la mort d’un fondateur du RNC, Patrick Karegeya, ex-chef des renseignements rwandais retrouvé mort étranglé en Afrique du Sud début 2014. Kizito Mihigo avait plaidé coupable et le procès avait à l’époque fait polémique.

Rescapé du génocide de 1994 contre les Tutsis, Kizito avait plus spécifiquement été accusé d’avoir mobilisé des jeunes pour le RNC et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle hutu rwandais lui aussi en exil et dont des membres sont accusés d’avoir activement participé au génocide de 1994 qui a fait entre 800 000 et un million de morts, essentiellement parmi les Tutsis, selon l’ONU. Le procureur l’avait aussi accusé d’avoir évoqué « un renversement » du gouvernement et d’avoir établi une liste de « personnes à tuer », qui incluait le nom de Paul Kagame.

Mort un an après sa libération

À la surprise générale, il avait été libéré il y a un an et demi à la suite d’une grâce présidentielle en même temps que Victoire Ingabire, l’une des principales figures de l’opposition rwandaise. Kizito Mihigo était de nouveau derrière les barreaux depuis quatre jours soupçonné par le Rwanda Investigation Bureau d’avoir voulu traverser illégalement la frontière burundaise pour rejoindre des groupes rebelles. Parmi ses obligations, Kizito Mihigo devait se présenter une fois par mois au bureau du procureur pour demander l’autorisation du ministre de la Justice chaque fois qu’il souhaitait sortir du pays. Des conditions qu’il n’aurait pas respectées, selon les autorités, qui affirment avoir ouvert une enquête pour trouver le motif de son suicide. Sur les réseaux sociaux, les hommages ne cessent d’affluer du Rwanda et bien au-delà.

Souare Mansour

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