Au Maroc, les femmes se suicident plus que les hommes D’après le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le suicide, 1 013 personnes se sont donné la mort au Royaume en 2016, soit 613 femmes et 400 hommes.

Au Maroc, les femmes se suicident plus que les hommes D’après le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le suicide, 1 013 personnes se sont donné la mort au Royaume en 2016, soit 613 femmes et 400 hommes.

Les chiffres font froid dans le dos : 800 000 personnes se suicident chaque année dans le monde, soit un mort toutes les quarante secondes, selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Maroc n’échappe pas à ce triste constat : 1 013 personnes ont mis fin à leurs jours dans le Royaume en 2016 ; le chiffre le plus faible du monde arabe. Mais le Maroc se distingue en étant l’un des six pays au monde, avec le Lesotho, le Pakistan, le Bangladesh, la Birmanie et la Chine, à compter plus de suicides de femmes que d’hommes : 613 contre 400.

« Des tentatives moins brutales, moins létales »

 Les femmes font beaucoup plus de tentatives que les hommes. Certaines échouent fort heureusement. Elles sont moins brutales, moins létales : les femmes vont absorber des médicaments quand les hommes se pendent », commente Meryeme Bouzidi Laraki, présidente de l’association Sourire de Réda, basée à Casablanca. Elle porte le nom de son fils, qui s’est donné la mort en 209, à l’âge de 13 ans. «  Nous étions la première famille au Maroc à parler ouvertement du suicide. Nous voulions permettre aux mineurs – filles ou garçons- de ne pas rester isolés ou dans la détresse. 

Les raisons qui poussent les Marocaines à passer à l’acte sont multiples et complexes :  Cela peut être des dépressions sévères mais aussi des violences conjugales. Il y a également le cas de mères célibataires, tombées enceintes hors mariage et qui ne veulent pas garder leur bébé », indique la militante. À cela s’ajoute la perte de confiance en soi, en l’avenir… Le phénomène est d’autant plus inquiétant que  la souffrance est exprimée par des enfants de plus en plus jeunes : 12 ans mais aussi 9 et 10 ans .

Un tabou en ville

Le sujet est d’autant plus tabou au Maroc que l’Islam condamne le suicide.  C’est surtout vrai dans les milieux urbains, précise Meryeme Bouzidi Laraki. En ville, un suicide a de telles conséquences sur l’image, la famille, la réputation… Dans les campagnes, les langues vont plus facilement se délier, les gens sont davantage naturels.  La société civile se débat comme elle peut.  Le suicide est devenu un problème d’utilité publique chez nous. Nous avons un besoin réel d’une stratégie nationale de prévention , conclut la militante.

Souare Mansour

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Si vous souhaitez recevoir votre revue de presse par email chaque matin, abonnez ici !